
Images: ©Anouk Maupu, Fabrice Ducrest
À 5 ans j’ai oublié le français (2025)
Musique pour la pièce de théâtre À 5 ans j'ai oublié le français d'Anouk Werro, première le 25 février 2025 à La Grange Lausanne.
Violons: Rada Hadjikostova, Lubomira Todorova
Alto: Raya Raytcheva
Violoncelle: Mariafrancesca Passante
Flûte basse: Émilie Brisedou
Transcription: Rotem Sherman
Composition: Nicholas Stücklin
Enregistré le 30 novembre 2024 à Phonotope Studios, Renens.
Plus de musique pour À 5 ans j’ai oublié le français >
Comment sonne la polysémie du réel, du vécu? Les mémoires multiples et contradictoires liées aux mots, gestes, évènements? Pour sonoriser la pluralité des points de vue au cœur de cette pièce de théâtre, la composition d’A 5 ans, j’ai oublié le français propose un univers musical acoustique et narratif, qui recèle une intrigue: l’impression de revisiter un temps, un lieu, qui est assemblé différemment lors de chaque visite. La bande-son est ainsi caractérisée par un sentiment de familiarité étrange. Comme si les éléments qui font le monde se plaisaient de prendre une autre forme à chaque apparition. Pour ce faire, cette création musicale s’appuie sur deux principes compositionnels.
1. Une écriture musicale ouverte, qui suit un fonctionnement kaléidoscopique. Plutôt que des mélodies entièrement finies, il est question de partitions ouvertes avec des motifs, règles de jeu, gammes, séquences qui placent une part de liberté et de hasard au centre de la composition. D’une part, les instrumentistes disposent d’une grande marge de manœuvre dans le jeu, et participent donc de manière active à l’écriture des lignes mélodiques. D’autre part, les règles de jeu intègrent un haut degré de hasard. Ainsi, les fragments fournis par la partition (motifs, gammes, séquences) se matérialisent en des pièces musicales très différentes lors de chaque jeu. Ce principe permet de générer plusieurs versions d’un même univers, et de donner l’impression d’un kaléidoscope audible, où l’on entend des fragments sonores d’un fond commun former des envolées musicales variées et imprévisibles.
2. Un jeu qui sollicite les harmoniques. Chaque note jouée sur un instrument fait sonner la fréquence fondamentale de la note, la fréquence la plus audible, qui correspond à la note écrite sur la partition. Mais chaque note fait également sonner une série d’autres fréquences plus aiguës, plus discrètes, appelées harmoniques. Certaines techniques de jeu, comme le jeu sur le chevalet des instruments à cordes, permettent de faire ressortir ces harmoniques, produisant un son à la fois rugueux, fragile, éthéré et instable. Plutôt qu’une seule note claire, l’on perçoit une nébuleuse de vibrations, une multiplicité de fréquences qui, tout en émanant de la même source vibrante, adoptent des mouvements variées, créant plusieurs musiques parallèles. Par moment, ces séquences consacrées au jeu des harmoniques permettront ainsi d’alimenter une intrigue de multiplicité apparentée et insaisissable.
~ Musique de scène
Musique pour la pièce de théâtre À 5 ans j'ai oublié le français d'Anouk Werro, première le 25 février 2025 à La Grange Lausanne.
Violons: Rada Hadjikostova, Lubomira Todorova
Alto: Raya Raytcheva
Violoncelle: Mariafrancesca Passante
Flûte basse: Émilie Brisedou
Transcription: Rotem Sherman
Composition: Nicholas Stücklin
Enregistré le 30 novembre 2024 à Phonotope Studios, Renens.
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Comment sonne la polysémie du réel, du vécu? Les mémoires multiples et contradictoires liées aux mots, gestes, évènements? Pour sonoriser la pluralité des points de vue au cœur de cette pièce de théâtre, la composition d’A 5 ans, j’ai oublié le français propose un univers musical acoustique et narratif, qui recèle une intrigue: l’impression de revisiter un temps, un lieu, qui est assemblé différemment lors de chaque visite. La bande-son est ainsi caractérisée par un sentiment de familiarité étrange. Comme si les éléments qui font le monde se plaisaient de prendre une autre forme à chaque apparition. Pour ce faire, cette création musicale s’appuie sur deux principes compositionnels.
1. Une écriture musicale ouverte, qui suit un fonctionnement kaléidoscopique. Plutôt que des mélodies entièrement finies, il est question de partitions ouvertes avec des motifs, règles de jeu, gammes, séquences qui placent une part de liberté et de hasard au centre de la composition. D’une part, les instrumentistes disposent d’une grande marge de manœuvre dans le jeu, et participent donc de manière active à l’écriture des lignes mélodiques. D’autre part, les règles de jeu intègrent un haut degré de hasard. Ainsi, les fragments fournis par la partition (motifs, gammes, séquences) se matérialisent en des pièces musicales très différentes lors de chaque jeu. Ce principe permet de générer plusieurs versions d’un même univers, et de donner l’impression d’un kaléidoscope audible, où l’on entend des fragments sonores d’un fond commun former des envolées musicales variées et imprévisibles.
2. Un jeu qui sollicite les harmoniques. Chaque note jouée sur un instrument fait sonner la fréquence fondamentale de la note, la fréquence la plus audible, qui correspond à la note écrite sur la partition. Mais chaque note fait également sonner une série d’autres fréquences plus aiguës, plus discrètes, appelées harmoniques. Certaines techniques de jeu, comme le jeu sur le chevalet des instruments à cordes, permettent de faire ressortir ces harmoniques, produisant un son à la fois rugueux, fragile, éthéré et instable. Plutôt qu’une seule note claire, l’on perçoit une nébuleuse de vibrations, une multiplicité de fréquences qui, tout en émanant de la même source vibrante, adoptent des mouvements variées, créant plusieurs musiques parallèles. Par moment, ces séquences consacrées au jeu des harmoniques permettront ainsi d’alimenter une intrigue de multiplicité apparentée et insaisissable.
